"Il ne faut surtout pas remettre en cause l'État de droit", déclare Yaël Braun-Pivet après des propos de Bruno Retailleau

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Yaël Braun-Pivet au perchoir de l'Assemblée en février 2023
Yaël Braun-Pivet au perchoir de l'Assemblée en février 2023 (Ludovic MARIN / AFP)
par Soizic BONVARLET, le Lundi 30 septembre 2024 à 12:03, mis à jour le Lundi 30 septembre 2024 à 13:40

À la veille de l'ouverture de la session parlementaire et de la déclaration de politique générale du Premier ministre à l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet prévoit "un moment probablement tendu", tout en se disant "sereine", l'Assemblée nationale étant l'émanation du vote des Français. La présidente de l'Assemblée nationale s'est en revanche dite "inquiète"  après des propos du ministre de l'Intérieur sur l'Etat de droit. 

"Un moment extrêmement attendu par les Français et par les parlementaires". Yaël Braun-Pivet (Ensemble pour la République) présidera demain, mardi 1er octobre, la première séance de la session ordinaire, qui verra s'exprimer le Premier ministre, Michel Barnier, pour sa déclaration de politique générale. Si la présidente de l'Assemblée nationale, sur le plateau des 4V de France 2, prévoit un "moment qui risque d'être probablement tendu""car certains contestent jusqu'à sa nomination même", elle se dit également "sereine", rappelant que "cette Assemblée représente les Français".

Sécurité, immigration : "Ne pas remettre en cause l’Etat de droit"

Interrogée sur les actions à engager après la meurtre de la jeune Philippine, une précédente victime du suspect appelant à la création d'une commission d'enquête sur la récidive en matière de crimes sexistes et sexuels, Yaël Braun-Pivet s'est montrée ouverte à ce que l'Assemblée se penche sur le sujet. "Si le Parlement pense qu'une commission d'enquête est possible, allons-y, moi je n'y suis pas opposée par principe", a-t-elle aussi indiqué, avant d'évoquer la possibilité de "faire évoluer les lois" sans "toucher aux lois fondamentales".

Une réponse à des propos tenus par Bruno Retailleau, à l'égard desquels la présidente de l'Assemblée nationale s'est dite "assez inquiète". Invité de LCI dimanche soir, le ministre de l'Intérieur s'était notamment déclaré favorable à la tenue d'un référendum sur l'immigration, notant qu'"il faudrait d'abord réviser la Constitution" pour "permettre une extension du périmètre, du champ sur lesquels on peut consulter par référendum".

"L'Etat de droit, ça n'est pas intangible, ni sacré", a aussi considéré Bruno Retailleau, selon des mots rapportés par Le Journal du dimanche, ajoutant : "C'est un ensemble de règles, une hiérarchie des normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs, mais la source de l'Etat de droit, c'est la démocratie, c'est le peuple souverain".

"L'Etat de droit est sacré. Il nous protège, il garantit que personne, pas même un ministre, ne puisse faire ce qu'il veut. Renforçons l'application de nos règles, mais sans jamais contourner le cadre qui nous protège tous : l'Etat de droit" a, au contraire, insisté la présidente de l'Assemblée

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Et Yaël Braun-Pivet d'appeler à "ne surtout pas remettre en cause l'Etat de droit", estimant que le moment n'était pas propice à "tout chambouler".

Budget : "Le Parlement est au travail"

Sur la question d'éventuelles hausses d'impôts, qui anime déjà les débats autour du projet de loi de finances qui sera prochainement présenté au Palais-Bourbon, la présidente de l'Assemblée s'est prononcée pour "un effort commun, afin que le budget de notre pays soit davantage à l'équilibre" et a indiqué qu'elle ne serait "pas défavorable à [travailler] sur les recettes, à partir du moment où les Français ont la perception d'un effort partagé". Avec une mise en garde, celle de "ne pas casser la croissance", principal vecteur de pouvoir d'achat des Français selon Yaël Braun-Pivet. 

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Sur le budget justement, si elle a reconnu des "délais très courts" entre la prise de fonctions de la nouvelle équipe gouvernementale et la présentation du texte à l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a également fait valoir que le Parlement était déjà "au travail", la commission des finances s'étant déjà réunie à plusieurs reprises avant même le début de la session.