"Le destin de la Nouvelle-Calédonie est entre les mains des Calédoniens", déclare Yaël Braun-Pivet en appelant au "dialogue"

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Yael Braun-Pivet au Congrès de Nouvelle-Calédonie - 12 novembre 2024
Yaël Braun-Pivet s'exprime devant le Congrès de Nouvelle-Calédonie, le 12 novembre 2024 - LCP
par Soizic BONVARLET, le Mardi 12 novembre 2024 à 16:05, mis à jour le Mardi 12 novembre 2024 à 16:15

Arrivés en Nouvelle-Calédonie lundi 11 novembre, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher, souhaitent favoriser la reprise du dialogue après les violences qui ont meurtri l'archipel ces derniers mois. Devant les élus du Congrès, ils ont notamment fait part de la volonté que les Calédoniens puissent écrire leur propre histoire.

"Jamais auparavant les présidents des deux Chambres du Parlement n’avaient uni leurs forces et leurs légitimités dans un déplacement commun, en s’engageant ensemble sur le terrain". Devant le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, ce mardi 12 novembre, Yaël Braun-Pivet a tenu à souligner le caractère inédit du déplacement qu'elle a initié avec Gérard Larcher, suite aux émeutes qui ont eu lieu dans l'archipel depuis le 13 mai dernier, dont l’élément déclencheur avait été le projet de révision constitutionnelle visant au dégel du corps électoral pour les élections provinciales. Des émeutes qui ont notamment provoqué la mort de treize personnes, dont deux gendarmes.  

Un "destin commun" à l'initiative des Calédoniens

"À travers notre déplacement, c’est l’ensemble de la représentation nationale qui vient à vous, et qui vous témoigne de toute l’attention que nos institutions portent à votre Congrès et à chacune de ses composantes", a indiqué la présidente de l'Assemblée nationale, avant d'insister sur la volonté de Paris de ne pas entraver la capacité du peuple calédonien à être le maître de son propre avenir, tout en dessinant les contours d'un "destin commun".

Et Yaël Braun-Pivet de déclarer : "C’est vous qui tenez la plume (...) Rien n'est dicté ou dirigé par Paris. Le destin de la Nouvelle-Calédonie est entre les mains des Calédoniens, entre vos mains. Nous ne demandons qu’une chose : que ce dialogue se déroule dans un esprit de responsabilité et de dignité". "C'est ici que doivent se régler les horloges du dialogue et des événements", a abondé le président du Sénat à l'unisson de son homologue de l'Assemblée. "Leurs seuls maîtres sont les intérêts de cette terre et de ses citoyens", a poursuivi Gérard Larcher.

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"En retour, nous continuerons à vous accompagner, à vous soutenir, nous porterons vos voix dans nos Assemblées respectives, où le consensus est, non seulement souhaitable, mais encore possible", a aussi affirmé Yaël Braun-Pivet, traçant la voie d'une collaboration entre Paris et Nouméa. Evoquant les récents votes à l’unanimité, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, sur le report des élections provinciales, la présidente de l'Assemblée a estimé que ces scrutins témoignaient de la "confiance" que le Parlement porte aux Calédoniens, en respectant le vote de ces derniers en faveur de ce report.

"La violence n'est jamais acceptable"

"Treize vies ont été fauchées, dont celles de deux gendarmes" a, en outre, rappelé Yaël Braun-Pivet, évoquant les semaines de violences qui ont endeuillé la Nouvelle-Calédonie. "Nous pensons à chacun d’eux et à leurs proches. Je veux ici le dire avec clarté et fermeté : la violence n'est jamais acceptable, pour aucune cause que ce soit".

Poursuivant dans la soirée leur déplacement dans la commune du Mont-Dore longtemps coupée du reste de l’archipel en raison de la situation liée aux émeutes, la présidente de l'Assemblée nationale a réitéré son soutien aux forces de l'ordre. "C'est important quand nous nous déplaçons sur le terrain de pouvoir leur témoigner de la reconnaissance de la représentation nationale", a insisté Yaël Braun-Pivet. "Parce que nous sommes attachés à la démocratie, nous sommes attachés à l’Etat de droit", a ajouté Gérard Larcher, faisant également part de sa "gratitude" à l'endroit des "forces de l'ordre, gendarmes, policiers, militaires, sapeurs-pompiers".

(Avec notre envoyé spécial Clément Perrouault en Nouvelle-Calédonie)