Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a accédé ce jeudi 20 novembre à une demande des députés socialistes d'organiser à l'Assemblée nationale un débat sur la lutte contre le narcotrafic, un thème ravivé depuis l'assassinat la semaine dernière à Marseille du frère d'un militant engagé contre le trafic de drogues.
Il y aura bien un débat sur la lutte contre le narcotrafic dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. "On aura l'occasion de revenir [sur le sujet], notamment puisque le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a sollicité un débat extraordinaire (...) que nous allons organiser", a affirmé ce jeudi 20 novembre Sébastien Lecornu devant le Congrès des maires réuni à Paris. C'est "un combat qui va durer, sur lequel il va falloir s'adapter, adapter les moyens de l'État à la réponse locale face à un adversaire qui lui, est en train de muter", a également déclaré le Premier ministre.
Un peu plus tôt dans la journée, le président du groupe Socialistes, Boris Vallaud, et le son collègue Roger Vicot, l'un des co-rapporteurs de la loi "visant à sortir de la France du piège du narcotrafic" adoptée en avril, avait adressé un courrier à Sébastien Lecornu, l'exhortant à inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale un débat "sur l'état, la géographie et la nature du narcotrafic", mais également sur "la mise en œuvre" de la loi contre le narcotrafic votée mi-juin, et "les moyens déployés à cette fin". Et ce, au titre de l"application de l'article 50-1 de la Constitution.
Ce dernier stipule que "le gouvernement peut, de sa propre initiative ou à la demande d'un groupe parlementaire (...) faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s'il le décide, faire l'objet d'un vote sans engager sa responsabilité".
La demande du groupe Socialistes intervenait une semaine après l'assassinat jeudi dernier à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant associatif contre le trafic de drogue, Amine Kessaci. "L’effroyable assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille est de l’avis de tous un point de bascule. Il est un rappel à l’ordre pour nous toutes et tous face à la menace inédite du narcotrafic", pouvait-on lire dans le courrier signé par Boris Vallaud et Roger Vicot.
"Cette menace commande une mobilisation nationale sans faille et de se tenir résolument aux côtés de celles et de ceux qui, engagés au péril de leur vie contre la criminalité organisée, ont décidé en dépit de tout de ne pas se taire. Plus vaste sera la mobilisation contre le narcotrafic, plus leurs vies seront protégées", était-il également écrit.
Pour l'heure, aucune date n'a été avancée pour l'organisation de ce débat qui devrait avoir lieu prochainement dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.