Municipales : vers une loi pour réformer le mode d'élection des maires de Paris, Lyon et Marseille

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par Raphaël Marchal, le Mercredi 17 janvier 2024 à 16:07, mis à jour le Mercredi 17 janvier 2024 à 17:13

Lors de sa conférence de presse, mardi 16 janvier, Emmanuel Macron s'est prononcé en faveur d'un changement du mode de scrutin pour l'élection des maires de Paris, Lyon et Marseille, afin qu'ils soient élus de manière plus directe qu'aujourd'hui, comme dans les autres villes. Dans la foulée, Sylvain Maillard (Renaissance) a confirmé le dépôt d'une proposition de loi dans les prochaines semaines. 

C'est une annonce en forme de confirmation. Mardi 16 janvier, au cours de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a soutenu l'idée de réviser la loi électorale Paris-Lyon-Marseille (dite PLM), afin que les maires de ces trois villes soient élus plus directement par les électeurs. "La seule chose que je veux pour Paris, c'est qu'un électeur puisse avoir les mêmes droits et compter autant à Paris qu'à Amiens, à Besançon ou ailleurs. Et donc que le gouvernement et le Parlement puissent décider d'une réforme en profondeur de la loi Paris-Lyon-Marseille", a déclaré le président de la République, en réponse à une question sur ce sujet.

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Avant même cette déclaration, le groupe Renaissance de l'Assemblée nationale planchait déjà sur une telle réforme, afin de remédier à une "anomalie démocratique", comme la décrit le député de Paris David Amiel. Dans la foulée de la conférence de presse du chef de l'Etat, le président du principal groupe de la majorité, Sylvain Maillard, lui aussi député de Paris, a indiqué sur X (ex-Twitter) qu'une proposition de loi serait déposée en ce sens "dans les prochaines semaines", avec un principe simple : un électeur égal une voix. 

Depuis 1982un mode de scrutin spécifique s'applique aux trois villes les plus peuplées de France lors des élections municipales. Les habitants votent pour les maires d'arrondissement ou de secteur, puis les grands électeurs issus de ce scrutin choisissent l'édile, avec une clé de répartition qui peut aboutir à l'élection d'un maire qui n'est pas forcément celui pour lequel le plus grand nombre d'habitants a voté. D'où la nécessité de "revenir au droit commun", a plaidé Emmanuel Macron. 

"tripatouillage" ou "simplification" ? 

Cette annonce a immédiatement provoqué une réaction très critique du premier adjoint d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire (PS), évoquant sur X un "tripatouillage électoral", avant de compléter ainsi son propos : "Une réforme ? Pourquoi pas. Mais il faut que celle-ci serve les habitants et l’intérêt général. Pas les ambitions personnelles de quelques-uns".

De son côté, le maire de Marseille, Benoît Payan (divers gauche) s'est montré favorable à une réforme qui "rendrait les choses lisibles". "Je veux faire un Marseillais, une voix, comme un Bordelais, une voix", indique-t-il, cité par FranceInfo. Plaidant pour un mode de scrutin "simple et transparent", il affirme : "Si le gouvernement a l'intention de faire de Paris, de Lyon et de Marseille le droit commun, il a mon soutien." 

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Depuis la semaine dernière, un paramètre vient percuter ce sujet : la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture. Mardi, Emmanuel Macron a démenti tout accord avec la première opposante d'Anne Hidalgo en vue des élections de 2026 : "Nous n'avons pas parlé de Paris", a affirmé le Président, désireux de ne pas compliquer l'équation. Ce matin, sur RTL, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a, quant à elle, confirmé "sans pudeur de gazelle" son intention d'être candidate : "Mon objectif, c’est Paris."