Les réactions politiques ont fusé après la condamnation de l'ancien président de la République à 5 ans de prison. A commencer par celle de Nicolas Sarkozy lui-même, qui a notamment fustigé une "injustice" et "scandale", faisant immédiatement part de son intention de faire appel. Tour d'horizon des principales déclarations politiques.
"S'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison. Mais la tête haute." A la sortie de la salle du tribunal correctionnel de Paris, où il venait d'entendre le jugement le concernant, Nicolas Sarkozy a vivement réagi à sa condamnation, ce jeudi 25 septembre, à cinq ans de prison pour "association de malfaiteurs" dans le procès du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. "La haine n'a donc décidément aucune limite", a déclaré l'ancien président de la République. "Ce qui s'est passé aujourd'hui dans cette salle du tribunal correctionnel de Paris est d'une gravité extrême pour l'Etat de droit", a-t-il ajouté, indiquant qu'il allait faire appel. "Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour prouver ma complète innocence", a-t-il conclu.
Cette condamnation a entraîné de nombreuses réactions politiques. Sur X, le président des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, a tenu à "redire [s]on soutien, [s]a reconnaissance" et "[s]on amitié" à Nicolas Sarkozy, qui "a tant donné à notre pays". Dénonçant "un tsunami de honte", le sénateur Stéphane Le Rudulier (LR) a demandé à Emmanuel Macron "la grâce" de l'ex-chef de l'Etat, "un geste indispensable pour la nation et la dignité d'un homme comme une fonction". Le président des Républicains, Bruno Retailleau, a lui aussi apporté son "soutien" et son "amitié" à Nicolas Sarkozy. "Je ne doute pas qu’il saura mettre toute son énergie à se défendre devant la cour d’appel et faire prévaloir son innocence."
La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, Marine Le Pen, a de son côté dénoncé "la généralisation de l'exécution provisoire", estimant qu'elle représente "un grand danger". Marine Le Pen a elle-même fait l'objet, en première instance, d'une condamnation à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Elle a fait appel de cette condamnation et un nouveau procès devrait avoir lieu en 2026.
A gauche, le député et coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, a critiqué "la droite de Retailleau et l'extrême-droite de Le Pen et Bolloré" qui "s'allient pour défendre Nicolas Sarkozy". "L'exigence d'honnêteté et de respect de la loi n'est pas réservée au peuple", complète-t-il, ajoutant : "Plus que jamais, qu'ils s'en aillent tous."
L'eurodéputée Manon Aubry (LFI) a, elle, repris une célèbre phrase de l'ancien Président : "Vous en avez assez de cette bande de racailles ? On va vous en débarrasser !" "Il l'a, finalement, son nouveau quinquennat Sarkozy", a renchéri le porte-parole du groupe écologiste à l'Assemblée, Benjamin Lucas-Lundy.
Reprenant une affiche de Nicolas Sarkozy et de François Fillon barré de la formule "La France des honnêtes gens", la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, a pour sa part "remercié" l'ancien Président et Les Républicains "de toujours montrer l'exemple". "La voilà, 'la France des honnêtes gens' de M. Retailleau", a lui aussi grincé le député François Ruffin (Ecologiste et social).
Un député dépose une proposition de loi pour renforcer encore les règles de financement des campagnes électorales
Emmanuel Duplessy (Ecologiste et social) a déposé, ce jeudi 25 septembre, une proposition de loi "visant à prévenir le financement occulte des campagnes électorales". Le texte, co-signé par l'ensemble de son groupe, ambitionne de "trouver les règles les plus vertueuses pour tout le monde", a indiqué le député lors d'une conférence de presse. Ajoutant : "Les dispositifs actuels de contrôle peuvent être contournés, que ce soit par des flux financiers opaques, des contributions en euros ou par des lacunes dans l’encadrement des activités de campagne."
La proposition de loi prévoit notamment d'interdire le financement d'un parti ou d'une campagne en espèces au-delà de 50 euros - contre 150 euros à l'heure actuelle - et de rendre publique l'identité des grands donateurs. Elle vise également à proscrire les rémunérations en espèces des salariés et prestataires d'une campagne et à étendre les prérogatives des associations de lutte anti-corruption.