Suppression de deux jours fériés : Les Républicains ont demandé à François Bayrou de "renoncer à la mesure"

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Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Mathieu Darnaud, après leur rendez-vous à Matignon avec François Bayrou.
Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Mathieu Darnaud, après leur rendez-vous à Matignon avec François Bayrou.
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Mardi 2 septembre 2025 à 18:03, mis à jour le Mardi 2 septembre 2025 à 18:05

Après leur rendez-vous à Matignon, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, les deux leaders des Républicains, ont indiqué avoir demandé à François Bayrou de revenir sur la suppression des deux jours fériés annoncée en juillet. "On ne peut pas demander aux Français de travailler plus sans gagner plus", a déclaré le président du parti, également ministre de l'Intérieur.

Ils ont été reçus, ce mardi 2 septembre après-midi, par François Bayrou dans le cadre des consultations politiques menées par le Premier ministre, à quelques jours du vote de confiance à l'Assemblée nationale. En sortant, le ministre de l'Intérieur et président des Républicains, Bruno Retailleau, a assuré avoir dit au chef du gouvernement que, "pour que les choses soient claires, il fallait qu'un certain nombre de mesures qui heurtent les Français soient retirées du plan" budgétaire. "Pour nous, c'est quelque chose de fondamental", a-t-il ajouté, expliquant "comprendre parfaitement que les députés [de son parti] puissent s'interroger". 

Parmi elles : la suppression de deux jours fériés, annoncée par François Bayrou le 15 juillet. "On ne peut pas demander aux Français de travailler plus sans gagner plus. (...) Ce n'est pas possible, ce n'est pas notre ligne politique", a souligné Bruno Retailleau. Avant d'indiquer que le Premier ministre s'était "montré ouvert" et laissant entendre que le locataire de Matignon prendrait la parole prochainement sur le sujet. 

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"Si on veut que la majorité du groupe de la Droite républicaine vote la confiance, il est fondamental que ce qui a pu choquer les Français soit entendu", à savoir "le sentiment que c'est toujours les mêmes qui vont payer", la "France qui travaille", a complété dans la foulée Laurent Wauquiez, qui préside le groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale. Les jours fériés ? "C'est le symbole pur", a-t-il insisté, proposant de "renoncer à cette mesure". "En contrepartie, on propose une grande loi de lutte contre la fraude et l'assistanat et l'ouverture du débat sur le temps de travail de notre pays", a développé Laurent Wauquiez. 

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Comme Bruno Retailleau, le député a enregistré un bougé de François Bayrou, qui serait "prêt à [s']exprimer tout prochainement" sur le sujet des jours fériés. 

Le groupe DR divisé sur le vote du 8 septembre

Face aux caméras présentes dans la cour de Matignon, Bruno Retailleau a évoqué un autre sujet de crispations dans le budget Bayrou. "On ne peut pas toucher aux franchises pour les Français" et que "pour les immigrés clandestins, l'Aide médicale d'Etat [AME] reste au même niveau", a estimé le patron des Républicains. Un point sur lequel, là encore, il a dit avoir "enregistré un bougé du Premier ministre". 

Depuis une semaine, Bruno Retailleau n'a cesse d'exhorter ses troupes à serrer les rangs et à voter la confiance à François Bayrou. Un message qui a du mal à passer auprès de certains députés. Un tiers des élus LR ne seraient pas disposés à apporter leur soutien - préférant à ce stade s'abstenir ou voter contre - et une bonne partie de la trentaine restante le feront "en mode 'on est obligés'", indiquait mardi une source parlementaire à l'AFP.  Plusieurs l'ont affiché publiquement, à l'image de Frédérique Meunier, Pierre Cordier, Fabien Di Filippo, Valérie Bazin-Malgras, ou encore Ian Boucard. 

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"Les uns et les autres sont libres, mais j'ai indiqué pour ma part le choix que j'avais fait en responsabilité pour éviter le chaos et ne pas rejoindre celle et ceux qui veulent se comporter en incendiaires", a répété Bruno Retailleau en sortant de Matignon. Le groupe de La Droite républicaine se divisera-t-il lors du vote final ? Réponse lundi 8 septembre au soir. 

Nicolas Sarkozy : "L’abstention était une alternative crédible"

Dans une longue interview au Figaro publiée mardi 2 septembre, Nicolas Sarkozy revient sur le choix de François Bayrou de déclencher un vote de confiance. "C’est à peu près le contraire de ce qu’il fallait faire", juge l'ex-Président, qui y voit "une forme de suicide politique". Les Républicains doivent-ils voter la confiance au Premier ministre le 8 septembre ? "C’était une chose de participer à un gouvernement de coalition (...), mais c’en est une autre de voter la confiance a priori car il y a un risque que les Français le comprennent comme un blanc-seing", répond Nicolas Sarkozy, qui met en garde sa famille politique contre un "risque de confusion" si des élections législatives sont organisées dans les prochaines semaines. "Comment Les Républicains pourront-ils faire campagne sans être assimilés à un gouvernement auquel ils auront voté la confiance ?", s'interroge-t-il, ajoutant : "L’abstention était une alternative crédible."