Le 8 septembre, le gouvernement de François Bayrou devra recueillir davantage de votes "pour" que de "contre" pour pouvoir se maintenir. Mais les réactions des oppositions ont été immédiates et ne semblent lui laisser quasiment aucune chance de réussite.
C'est un petit calcul qui montre que l'horizon s'obscurcit pour le gouvernement de François Bayrou. Sur le papier, au lendemain de l'annonce du Premier ministre d'avoir recours à un vote de confiance, difficile de voir comment le locataire de Matignon pourrait obtenir une majorité de voix en sa faveur le 8 septembre. En effet, dans la foulée de la prise de parole de François Bayrou, les oppositions ont publiquement affiché quels seraient leurs positionnements lors du scrutin à venir.
A l'extrême droite, le Rassemblement national (qui compte 123 députés) et ses alliés de l'UDR emmené par Eric Ciotti (15 élus) voteront contre la confiance au premier ministre. Viendront s'ajouter les voix de l'ensemble des groupes de gauche qui ont aussi tous exprimé leurs oppositions : La France insoumise (71 sièges), le Parti socialiste (66 députés), les Ecologistes (38) et les communistes (17). Pour un total de 330 voix contre, sur une Assemblée actuellement composée de 574 parlementaires – trois législatives partielles doivent se tenir dans les prochaines semaines.
En face, les quatre groupes qui soutiennent l'exécutif (Ensemble pour la République, la Droite républicaine, les Démocrates et Horizons) ne totalisent que 210 sièges.
Soit un écart de 120 voix, ce qui laisse de la marge aux opposants si certains d'entre eux choisissent finalement de s'abstenir le 8 septembre. Des votes "contre" pourraient aussi venir des rangs des députés non-inscrits (11 élus) ou du groupe Liot (23).
Or, dans le cadre d'un vote de confiance, pour pouvoir se maintenir, le gouvernement de François Bayrou doit obtenir davantage de "pour" que de "contre". A l'inverse, si le nombre de voix "contre" dépasse les "pour", le Premier ministre devra remettre à Emmanuel Macron la démission de son gouvernement. "Nous sommes à la bataille dans un travail de conviction pour avoir cette majorité le 8 septembre", a déclaré ce mardi 26 août le ministre de l'Economie, Eric Lombard, sur France inter, se donnant quinze jours pour inverser la tendance. Mais les oppositions, par leurs déclarations, anticipent une France sans gouvernement dans deux semaines. Sauf coup de théâtre.