Vote de confiance : François Bayrou consulte à Matignon, mais les oppositions préparent déjà la suite

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Le président du Mouvement Démocrate, François Bayrou, aux journées parlementaires du groupe, le 12 septembre 2024.
François Bayrou
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Lundi 1 septembre 2025 à 16:35, mis à jour le Lundi 1 septembre 2025 à 17:11

Le Premier ministre commence, ce lundi 1er septembre, une série de consultations politiques en recevant les communistes à Matignon. Hormis les écologistes et les insoumis qui ont refusé, toutes les formations politiques feront le déplacement pour parler de la trajectoire budgétaire de la France. Mais ces échanges ne semblent pas pouvoir changer le sort de François Bayrou, qui affrontera un vote de confiance le 8 septembre à l'Assemblée nationale. 

Les représentants du Parti communiste seront les premiers à passer la porte de Matignon, ce lundi 1er septembre à 17 heures. François Bayrou débute en effet un cycle de nouvelles consultations politiques sur la trajectoire du budget 2026 et ses 43,8 milliards d'économies, à une semaine du vote de confiance de l'Assemblée nationale. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, et le chef de file des députés du PCF, Stéphane Peuexpliqueront au Premier ministre pourquoi ils voteront contre son gouvernement le 8 septembre. François Bayrou "campe sur sa ligne politique, sociale et économique, dévastatrice, et va jusqu'à tenir les Français pour responsables de la dette", dénonçaient-ils la semaine dernière dans un communiqué actant leur position de vote.

Le RN espère une dissolution et prépare la suite

Les consultations se poursuivront mardi matin, avec Place publique à 9 heures, et le Rassemblement national, à 10 heures. L'issue devrait être la même, les deux formations ont toutes les deux officialisé leur volonté de ne pas accorder leur confiance au Premier ministre. En annonçant un tel scrutin, François Bayrou "est l'accélérateur de l'instabilité et en cela, ils portent [avec Emmanuel Macron] une lourde responsabilité", a déclaré le vice-président du RN, Sébastien Chenu, dimanche sur RTL.

Le parti, qui appelle à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale dont il pense pouvoir tirer profit, tient ce lundi après-midi une réunion pour se préparer à d'éventuelles élections législatives anticipées, autour de Marine Le Pen et Jordan Bardella. "La réalité est une pression sur le président de la République. (...) On ne peut pas tenir deux ans comme ça", a commenté ce dernier sur BFMTV. 

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Et le président du RN d'ajouter : "Si demain, nous obtenons une majorité à l'Assemblée nationale, même dans le cadre d'une cohabitation, je proposerai ma candidature au nom du Rassemblement national au poste de Premier ministre." Au début de la réunion, et face caméra, la présidente du groupe RN au Palais-Bourbon a, quant à elle, dénoncé "le déni, la déconnexion et la déresponsabilité" de François Bayrou", en qui elle n'a "aucune confiance". "Nous sommes prêts à repartir à la bataille des législatives qui précède la bataille présidentielle", a encore insisté Marine Le Pen. 

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Toujours demain, le Premier ministre aura ensuite quelques rencontres moins difficiles, mais pas exemptes de nuances, en s'entretenant avec les responsables du socle gouvernemental. Il recevra d'abord les cadres de son parti, le MoDem (à 11h30), Les Républicains (à 15h30), Renaissance (à 17h), puis Horizons (à 19h). Le "socle commun" apportera son soutien à François Bayrou lors du vote de confiance. "Je n’irai pas voir le Premier ministre pour lui signer un chèque en blanc, j'irai [le] voir pour lui demander d'entendre la France qui travaille", a toutefois prévenu sur X Laurent Wauquiez, qui préside le groupe de la Droite républicaine à l'Assemblée.

Le député, qui souhaite "des économies drastiques sur la bureaucratie, l’immigration et l'assistanat", aurait aimé que soit organisée une consultation numérique des quelque 120 000 adhérents du parti dirigé par le ministre, Bruno Retailleau, alors que celui-ci a déjà appelé à voter la confiance. "Près d'un tiers des députés LR est réticent à le faire", a expliqué à l'AFP l'entourage de Laurent Wauquiez. 

Lire aussi - Vote de confiance : pourquoi les chances du gouvernement Bayrou de se maintenir sont minimes

Le choix du PS est "irrévocable", indique Olivier Faure

Mercredi, ce sera au tour de l'Union des droites pour la République (UDR) d'Eric Ciotti - qui a déjà annoncé sa décision de voter contre la confiance -  d'être reçue par François Bayrou, puis au groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), dont "une nette majorité" des députés "ne votera pas la confiance"

Il faudra attendre jeudi matin (9h30) pour voir le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, et le chef de file des députés PS, Boris Vallaud, monter le perron de Matignon. Contrairement aux écologistes et aux insoumis, les socialistes ont finalement fait le choix de répondre favorablement à l'invitation du Premier ministre. "Par esprit républicain", ont-ils justifié. Mais sans que cela puisse avoir un impact sur leur choix de s'opposer au chef du gouvernement le 8 septembre. "La décision que nous avons prise est irrévocable et donc il n'y a aucun suspense", a déclaré Olivier Faure dimanche sur BFMTV. 

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D'autant que la réaction de François Bayrou aux propositions budgétaires présentées par le PS samedi ne devrait pas arranger les choses : "Ce que propose le Parti socialiste, ce n'est pas de freiner la dépense, c'est de laisser repartir la dépense. (...) Je suis persuadé ou bien qu'ils n'ont pas très bien réfléchi à la manière, ou bien que dans leur for intérieur ils pensent que ce n'est pas possible", a commenté le Premier ministre dimanche lors d'une interview sur plusieurs chaînes d'information. Une intervention télévisée "pathétique et crépusculaire", a réagi Olivier Faure. 

Selon le programme communiqué par Matignon, et sauf changement, l'Union des démocrates et indépendants (UDI) présidée par le sénateur Hervé Marseille clôturera, jeudi à 11 heures, cette semaine de consultations,