Réuni à la mi-journée, le bureau national du Parti socialiste s'est prononcé, ce lundi 3 février, pour ne pas censurer le gouvernement sur l'accord élaboré la semaine dernière en commission mixte paritaire sur le budget 2025. Le Premier ministre, François Bayrou, va avoir recours au 49.3, cet après-midi, pour faire adopter ce texte à l'Assemblée nationale, s'exposant ainsi à une motion de censure qui sera examinée mercredi.
Ils se sont prononcés pour ne pas censurer François Bayrou. Avant le lancement d'une semaine qui s'annonce riche en 49.3 (sur le budget de l'Etat et sur celui de la Sécurité sociale), les membres du bureau national du Parti socialiste se sont prononcés, ce lundi 3 février, pour ne pas faire tomber le gouvernement lors de l'examen des textes budgétaires.
Résultat du vote qui a été organisé au sein du BN du PS : 59 voix contre la censure, 4 voix pour, 2 abstentions. Mi-janvier, lors du même vote post-déclaration de politique générale du Premier ministre, le score avait été de 53 contre la censure, 10 pour et 2 abstentions.
Le vote du jour en bureau national a également acté le dépôt d'une motion de censure, dite spontanée, dans les prochains jours, sur la question des "valeurs de la République". Une manière de répondre, et de s'opposer, aux propos de François Bayrou sur le "sentiment de submersion" migratoire. "Oui à un budget, même pas à la hauteur, non à ce gouvernement : censure après le budget", a résumé un député socialiste auprès de LCP.
Selon nos informations, cette motion de censure spontanée sera déposée après l'adoption définitive du budget au Sénat jeudi, pour un examen en début de semaine prochaine. Mias sans les voix du Rassemblement national, qui ne devrait pas voter une telle motion, celle-ci ne pourra cependant pas être adoptée, faute d'atteindre le score requis, c'est-à-dire la majorité absolue des membres de l'Assemblée nationale.
Vers 16 heures ce lundi 3 février, le groupe Socialistes et apparentés, qui s'était réuni en début d'après-midi, a de son côté officiellement annoncé sa position sur la motion de censure à venir, qui sera déposée par le groupe de La France insoumise. "Par seul esprit de responsabilité et dans l'intérêt du pays et des Françaises et Français, nous prenons la décision de ne pas censurer le gouvernement au moment où la France attend de disposer d’un budget", peut-on lire dans un communiqué (lire ci-dessous).
Sera-t-elle unanime ? "Oui, c'est la position unanime des députés socialistes", précise-t-on du côté du groupe. "La décision a été prise en bureau national et en réunion de groupe, il y a une ligne qui est unanime", a expliqué la députée Béatrice Bellay, qui n'exclut pas que certains "fassent des choix en leur âme et conscience".
Il y a beaucoup de sujets qui nous opposent à ce gouvernement. Arthur Delaporte
"Il y a beaucoup de sujets qui nous opposent à ce gouvernement, c'est ce que nous signifierons la semaine prochaine", avec la motion de censure spontanée, a toutefois indiqué son collègue Arthur Delaporte, salle des Quatre-Colonnes, ce lundi 3 février.
Pour rappel, le 16 janvier, huit députés du groupe présidé par Boris Vallaud avaient voté la censure contre la décision prise par le bureau national du PS.
"Non à ce gouvernement, oui à la nécessité d'un budget pour la France"
"Nous revendiquons d’avoir cherché à négocier pour épargner les Françaises et les Français d’efforts supplémentaires et d’avoir, sur certains sujets, réussi à éviter le pire pour nos concitoyennes et concitoyens les plus vulnérables", indique le Parti socialiste dans un communiqué publié pour expliquer la décision prise par le bureau national.
"A l’issue de ces discussions, le projet de loi de finances pour 2025 demeure un budget de droite. Nous avons en conséquence voté contre ce projet de budget au Sénat, comme en Commission Mixte Paritaire", rappelle le PS, qui souligne : "Par seul esprit de responsabilité et dans l'intérêt du pays et des Françaises et Français, nous prenons la décision de ne pas censurer le gouvernement au moment où la France attend de disposer d’un budget."
Et d'ajouter : "Si nous pensons qu’il est temps de donner un budget à la France, nous n’accordons pas pour autant notre confiance à ce gouvernement qui aujourd’hui participe à la trumpisation du débat public". (...) Les socialistes réaffirment leur attachement à notre République, à ses valeurs, à la démocratie, à l’État de droit, aux droits humains, aux libertés publiques. C’est pourquoi les député-es socialistes déposeront une motion appelant à la censure du gouvernement de François Bayrou, qui sera examinée après l’adoption du budget."