Les élus socialistes "ont la trouille absolue de se retrouver devant les électeurs", a déclaré sur LCP Sébastien Chenu, ce lundi 27 octobre. Selon le vice-président du RN, les socialistes ont de ce fait "passé un accord avec le gouvernement" sur le budget, et "ne veulent pas censurer".
Alors que le débat budgétaire bat son plein dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, Sébastien Chenu était l'invité de "Lundi c'est politique", ce 27 octobre au soir. Le député et vice-président du Rassemblement national a fait part de ses doutes quant à la petite musique instillée par les responsables socialistes quant à une éventuelle censure du gouvernement, si ce dernier n'accédait pas à ses desiderata en matière de justice fiscale.
"La réalité, c'est qu'ils ont un accord avec le gouvernement, parce qu'ils ne veulent pas censurer", a estimé Sébastien Chenu. "Il n'y aura pas de censure, pas de dissolution [de l'Assemblée nationale] cette semaine", a assuré l'élu du Nord, jugeant que les socialistes avaient une "trouille absolue de se retrouver devant les électeurs". "Ils savent que sans le soutien des 'insoumis', ils ne reviendront pas si nombreux." A contrario, le vice-président de l'Assemblée a réitéré ses "espoirs" de dissolution.
Dans les prochaines heures, les députés aborderont l'un des points chauds de ce budget 2026 : la taxe Zucman, du nom de l'économiste Gabriel Zucman, qui cible les hauts patrimoines. Alors que les socialistes plaident pour une version alternative, une sorte de "Zucman light", il ne faudra pas compter sur le soutien du RN. "Tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à une taxe Zucman, n'aura pas notre assentiment", a prévenu Sébastien Chenu.
Selon lui, cette taxe relève de la "fausse bonne idée", dès lors qu'elle "touche l'outil de travail", et risque de "tuer l'activité économique". En outre, elle pourrait "inciter les entreprises à délocaliser", a justifié le député du Nord.
Sébastien Chenu a par ailleurs évoqué le rythme particulièrement lent des débats dans l'hémicycle, qui appuie, selon lui, le scénario d'un budget qui serait appliqué par le truchement d'ordonnances gouvernementales, en cas de dépassement du délai constitutionnel de 70 jours laissé au Parlement. Pour lui, le gouvernement fait d'ailleurs "traîner le débat de façon tout à fait hypocrite", comme cela a été le cas cet après-midi lorsqu'il a déposé un amendement de dernière minute au cours du débat sur la surtaxe des grandes entreprises.
En parallèle du projet de loi de finances pour 2026, le budget de la Sécu est également débattu à l'Assemblée nationale, en commission des affaires sociales. C'est dans ce cadre que dans les prochains jours, sera discutée la suspension de la réforme des retraites. "En réalité, c'est un décalage qui gèle la réforme des retraites pendant quelques mois", a corrigé Sébastien Chenu, pas convaincu par la proposition gouvernementale. "Le compte n'y est pas. [...] Ce n'est pas ce qui a été vendu aux Français par M. Lecornu."
"Tout ce qui peut permettre de sortir de cette réforme des retraites, nous le voterons. Mais à quelles conditions ? [...] Ce que le gouvernement nous dit, c'est d'accord, on va décaler cette réforme, mais en la finançant par un gel des prestations sociales, des retraites, par une hausse des mutuelles", a souligné le député. "Cela n'est pas acceptable."