L'accord proposé aux onze groupes parlementaires par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, sur la composition du Bureau de l'institution n'a pas été validé ce lundi 29 septembre. La gauche s'oppose au retour de Rassemblement national dans cette instance. Un vote aura donc lieu ce mercredi pour élire les six vice-présidents du Palais-Bourbon. Un accord a, en revanche, été trouvé pour reconduire les questeures.
Sans surprise, la réunion de ce lundi 29 septembre entre les onze présidents de groupes parlementaires et Yaël Braun-Pivet n'a pas abouti à un accord. La présidente de l'Assemblée nationale souhaitait que les postes du Bureau (six vice-présidences, trois questeurs et douze secrétaires) soient répartis aux points, comme le prévoit le règlement de l'institution, c'est-à-dire en fonction du nombre de députés de chaque groupe politique. Un tel accord aurait notamment nécessité un consensus sur le retour du Rassemblement national au sein de la plus haute autorité collégiale de l'institution, ce à quoi la gauche s'oppose catégoriquement.
"Fidèles à nos valeurs et notre engagement pris vis-à-vis des Français le 7 juillet 2024, nous refuserons toute entrée du RN au bureau de l'Assemblée et nous invitons les députés du bloc gouvernemental à en faire de même", a réagi la présidente des députés écologiste, Cyrielle Chatelain, dans un communiqué. "Pas d'accord", a confirmé à LCP son homologue du groupe socialiste, Boris Vallaud, dans la foulée de la réunion, qui n'aura duré qu'une vingtaine de minutes.
Faute d'accord, il faudra en passer par un vote pour l'attribution des six vice-présidence du Palais-Bourbon. Celui-ci aura lieu mercredi 1er octobre à partir de 15 heures, à l'ouverture de la session parlementaire. Reste à savoir quelle sera la stratégie du "socle commun" (Ensemble pour la République, MoDem, Horizons et Les Républicains), qui entend reprendre la majorité à la gauche au sein du Bureau. Selon nos informations, le socle gouvernemental pourrait se mettre d'accord sur une sorte de "liste bloquée", comprenant six noms - deux pour les groupes du socle, deux pour le Rassemblement national et deux pour la gauche -, basée sur ce calcul aux points, estimant que cela correspond à l'équilibre des forces en présence dans l'hémicycle. Le chef de file des députés du parti présidentiel, Gabriel Attal, présentera la stratégie choisie à ses troupes lors d'une réunion de groupe de mercredi matin.
Dans la foulée de la réunion avec l'ensemble des présidents des groupe politiques, qui a eu lieu ce lundi à 15 heures, une autre s'est tenue ce lundi entre les présidents des groupes du "socle commun" et Yaël Braun-Pivet pour, justement, discuter de la stratégie à adopter.
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De son côté, la gauche se mettra-t-elle d'accord sur ses candidats aux postes de vice-présidents ? "On est pour le renouvellement de l'accord de 2024", avec deux vice-présidences La France insoumise (Clémence Guetté et Nadège Abomangoli sont les deux sortantes), explique à LCP un cadre du groupe La France insoumise. "On a une vice-présidence [Jérémie Iordanoff], qui a récupéré ce poste à l'automne 2024 à la suite de l'entrée au gouvernement d'Annie Genevard, Ndlr), on ne compte pas la lâcher comme ça", affirme pour sa part un membre du groupe écologiste.
A gauche une nouvelle réunion est prévue ce mardi matin pour discuter du Bureau. "Il faut qu'il y ait du sur-numéraire pour qu'il y ait vote", explique Emeline K/Bidi, la co-présidente du groupe Gauche démocrate et républicaine, en se référant au règlement de l'Assemblée. Elle ajoute : "Il y aura un vote. S'il n'y en avait pas, cela reviendrait à dire qu'on est d'accord pour des candidats RN !"
La réunion du jour autour de Yaël Braun-Pivet a toutefois permis d'aboutir à un accord sur les postes de questeurs. L'ensemble des onze groupes a en effet validé la reconduction des trois sortantes : Christine Pirès-Beaune (Socialistes), Brigitte Klinkert (Ensemble pour la République) et Michèle Tabarot (Droite républicaine). Trois candidates pour trois postes, il n'y aura pas de vote sur cette fonction mercredi. Il faudra ensuite attendre jeudi matin pour la suite, avec l'élection des douze secrétaires.