Le député Andy Kerbrat (La France insoumise), qui avait été contrôlé en octobre 2024 en train d'acheter de la drogue, puis qui s'était mis en arrêt maladie pour soigner son addiction, fera son retour mercredi 25 juin à l'Assemblée nationale.
Plus de huit mois après avoir été contrôlé en possession de stupéfiants, le député Andy Kerbrat (La France insoumise), qui était depuis en arrêt maladie, fera son retour ce mercredi 25 juin à l'Assemblée nationale. L'information a été confirmée à LCP par le groupe LFI. "Ça va mieux, beaucoup mieux. Je commence à profiter de la liberté retrouvée grâce à l’abstinence. Je reprends mes fonctions après un gros break de six mois nécessaire pour me soigner", explique l'élu de Loire-Atlantique dans une interview à Presse Océan.
Il revient sur son addiction, raconte ses deux mois d'hospitalisation "de décembre à février" et indique avoir "commencé à consommer [de la drogue] à partir de novembre 2022", après le décès de sa mère qu'il affirme ne pas avoir "su gérer", tout comme "le trauma dû au viol subi dans [son] enfance".
Quant à savoir s'il aurait du remettre son mandat de député en jeu, Andy Kerbrat déclare s'être "posé la question", mais "des parents ayant un enfant, un proche souffrant d’un problème d’addiction, m’ont contacté et m’ont demandé de porter leur voix". "J'ai failli, c'est vrai", reconnaît-il, estimant désormais avoir "la responsabilité de (...) mener à bien le travail de conscientisation sur l’addiction".
Fin 2024, la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Ensemble pour la République), avait saisi le déontologue de l'institution afin qu'il contrôle les dépenses du député de 34 ans. Car selon les informations de Mediapart, Andy Kerbrat aurait financé sa consommation de drogue avec son enveloppe de frais de mandat - ce qu'il conteste. En mai, le Bureau de l'institution avait décidé de prononcer à son encontre de la sanction la plus forte prévue par le règlement, validée dans l'hémicycle : une "censure avec exclusion temporaire" de quinze jours. Dans le cadre de cette sanction, le député avait aussi été privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.
De retour au Palais-Bourbon, Andy Kerbrat s'attend à des critiques issues notamment des bancs des opposants à La France insoumise. "Est-ce que cela peut être plus dur que ce qui m’est arrivé ? La droite déteste les personnes qui sont addicts", considère l'élu, qui est suivi par un psychiatre et un addictologue. Et de lancer : "En me crachant à la gueule, la droite crachait à la gueule de toutes les personnes qui vivent avec l'addiction."
Alors, parce que selon lui, "la France a un problème de santé publique" et que "les politiques ne regardent pas le sujet en face", le député, membre de la commission des lois, veut "utiliser le temps qu'il reste de [son] mandat pour être utile au débat public" et travailler à des propositions en la matière.