Défense, sécurité, agriculture, énergie... : Sébastien Lecornu annonce des votes à l'Assemblée sur des "priorités absolues"

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Sébastien Lecornu sur le budget, le 24 novembre 2025.
Sébastien Lecornu sur le budget, le 24 novembre 2025.
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Lundi 24 novembre 2025 à 13:05

A l'occasion d'une déclaration à Matignon sur les discussions budgétaires en cours au Parlement, le Premier ministre a dénoncé lundi 24 novembre une "forme de cynisme" et les "errements idéologiques" de certains partis politiques, notamment le Rassemblement National et La France Insoumise, qui "bloquent la situation". Malgré le rejet de la partie "recettes", Sébastien Lecornu se dit convaincu qu'il existe "une majorité à l'Assemblée nationale" pour voter un budget. 

Après le rejet dans la nuit de vendredi à samedi de partie "recettes" du budget par les députés, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a pris la parole ce lundi 24 novembre pour "rendre compte à la Nation de là où nous en sommes". Revenant sur le vote de l'Assemblée nationale sur la première partie du projet de loi de finances (PLF) pour 2026, le locataire de Matignon a jugé que c'était "quelque chose d'assez attendu". "Chacun cherche évidemment à pousser ses propres convictions, à poser son drapeau idéologique. (...) Chacun cherche à se compter", a déclaré Sébastien Lecornu. 

Pour autant, le Premier ministre a insisté sur des "points de vigilance". D'abord, il a dénoncé l'attitude de "certains partis politiques" – il a critiqué "le cynisme" de La France insoumise et le Rassemblement national – et "candidats à la présidentielle" de 2027 qui "estiment au fond que le compromis n'est pas compatible avec leur propre stratégie électorale". Ce vote de rejet est "une alerte pour la suite", a-t-il déclaré, quelques minutes plus tard. 

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Sébastien Lecornu a également parlé de "deux convictions". A ses yeux, s'appuyant sur les longues discussions de ces dernières semaines, "il y a toujours une majorité à l'Assemblée nationale pour voter un budget pour l'année prochaine". Ensuite, le chef du gouvernement a jugé "assez stupéfiant de voir certains parlementaires parler déjà de la loi spéciale, d'échec, d'ordonnances, au moment où le Parlement peut se saisir de cette responsabilité historique". "Il faut que ceux qui veulent avancer arrivent à rompre les ponts et à ne pas se laisser contaminer par ceux qui promeuvent ce blocage", a-t-il renchéri, dans une forme d'appel.

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Côté méthode, le Premier ministre a annoncé plusieurs rendez-vous. Dans la foulée, ce lundi, "une réunion exceptionnelle des membres du gouvernement" ; puis dans la soirée, "une réunion des chefs des groupes qui soutiennent l’action du gouvernement". Et d'indiquer qu'il va à nouveau recevoir, "dans les prochains jours", l'ensemble des formations politiques représentées au Parlement et les partenaires sociaux.

"Le budget n'est pas un décor de fond de scène"

L'objectif ? Poser cinq "thèmes de discussions (...) qui ne peuvent pas attendre 2027" : maintenir une "cible de déficit à moins de 5% du PIB", parler réforme de l’Etat, avancer sur la question de l'énergie, de l'agriculture – avec le dossier du Mercosur et la négociation de la PAC –, et enfin la question de "nos sécurités intérieure et extérieure"

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"Je vais demander aux formations politiques de se positionner" sur ces "priorités absolues", a expliqué Sébastien Lecornu, qui a précisé que "le gouvernement n'exclut pas de verser [ces sujets] à des débats spécifiques au Parlement et à des votes ad hoc pour permettre justement de créer ce cadre de compromis pour l'avenir". L'article 50-1 de la Constitution prévoit que "le gouvernement peut, de sa propre initiative ou à la demande d'un groupe parlementaire, faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s'il le décide, faire l'objet d'un vote sans engager sa responsabilité". 

Ce lundi matin, le locataire de Matignon a d'ores et déjà annoncé que les "questions de défense" feraient l'objet d'un vote au Parlement "sûrement la semaine prochaine". Cela permettra de "clarifier ce que le gouvernement propose en matière militaire" et de savoir si les formations politiques "souhaitent s'engager vers un renforcement de nos armées". 

Reprenant son "on va y arriver" prononcé en septembre dernier, le Premier ministre a lancé, en conclusion : "La réponse est toujours oui. Nous pouvons y arriver à la condition d'y travailler et de sortir de cette situation de blocage politique que certains veulent installer. (...) L'Assemblée nationale n'est pas un théâtre, le budget n'est pas un décor de fond de scène et la France n'est pas un tremplin."