Selon les résultats publiés par le ministère de l'Intérieur, la coalition présidentielle (Ensemble) obtient 25,75 des voix au premier tour des élections législatives, juste devant l'alliance de gauche (Nupes) qui rassemble 25,66% des suffrages. Les projections en sièges d'Ipsos/Sopra Steria indiquent qu'Ensemble pourrait faire élire de 255 à 295 députés, tandis que la Nupes pourrait obtenir de 150 à 190 sièges . Le second tour, dimanche 19 juin, s'annonce crucial, sur fond d'abstention record.
Alors que la majorité absolue n'est pas acquise pour la coalition présidentielle, Elisabeth Borne a demandé aux électeurs de lui confier "une majorité forte et claire" :
La Première ministre, @Elisabeth_Borne, appelle "toutes les forces républicaines" à se rassembler autour d'Ensemble. "Seule une majorité forte et claire nous permettra de répondre aux urgences qui pèsent sur le quotidien des Français."https://t.co/4szDBMqx8y #Législatives2022 pic.twitter.com/yN8Ka9zaRK
— LCP (@LCP) June 12, 2022
Porté par les résultats électoraux de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon estime que le président de la République sort "battu et défait" de ce premier tour : "J'appelle notre peuple à déferler dimanche prochain." Le leader de La France insoumise en a notamment appelé à "la jeunesse" pour faire la différence dans les urnes dimanche prochain.
"Au terme de ce 1er tour, la NUPES arrive en tête. Elle sera présente dans plus de 500 circonscriptions au 2nd tour (...) le parti présidentiel est battu et défait".@JLMelenchon appelle les électeurs "a déferler dimanche prochain".https://t.co/4szDBMqx8y #Législatives2022 pic.twitter.com/l83uN3C0kw
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Pour éviter de rentrer "pendant cinq ans dans un tunnel sans lumière", Marine Le Pen a appelé les Français à voter pour "une opposition ferme mais respectueuse de nos institutions" en envoyant "des dizaines d'élus RN" à l'Assemblée nationale.
"Dimanche prochain, il est important de ne pas laisser @EmmanuelMacron disposer d'une majorité absolue, dont il abusera pour appliquer ses méthodes autocentrées et brutales" : @MLP_officiel s'exprime sur le scrutin du jour et celui à venir.https://t.co/4szDBMqx8y #Législatives pic.twitter.com/fDyGlaeKXU
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Quinze ministres du gouvernement Borne sont en lice pour se faire élire au Palais-Bourbon, dont Elisabeth Borne elle-même. Le Première ministre vire en tête du premier tour dans le Calvados avec le soutien de 34,32% des votants, dix points devant sa rivale Noé Gauchard (Nupes). Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a lui aussi toutes les chances d'être élu dans le Nord en ralliant près de 40% des suffrages dans la 10e circonscription. Les ministres de l'Agriculture Marc Fesneau, des Relations avec le Parlement Olivier Véran et de la Santé Brigitte Bourguignon sortent aussi en tête dans le Loir-et-Cher, l'Isère et le Pas-de-Calais, où ils cherchent à être réélus.
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (Ensemble) sort en tête dans la 6e circonscription du Finistère, où il est élu depuis 2012. Avec 33,56% des voix, il devance Mélanie Thomin (Nupes) qui réalise 31,16% et dispose de quelques réserves de voix à droite notamment, contrairement à sa rivale. Olivier Becht (Ensemble), qui dirigeait le groupe de centre droit Agir lors de la précédente législature, obtient plus de 40% des voix dans la 5e circonscription du Haut-Rhin, près du double de sa rivale Nadia El Hajjaji (Nupes), qualifiée au second tour.
À gauche, l'ancien candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel (Nupes) prend la tête de l'élection avec 34,13%, deux points devant le RN Guillaume Florquin dans la 20e du Nord et avec des réserves de voix à gauche. Son collègue, André Chassaigne (Nupes), qui préside le groupe des communistes à l'Assemblée nationale, échoue de peu à se faire élire dès le premier tour dans la 5e du Puy-de-Dôme : il rassemble 49,13% des voix, contre 19,06% pour sa concurrente Brigitte Carletto (RN).
Parmi les personnalités en lice au premier tour, Éric Zemmour a perdu son pari de se faire élire député. Le fondateur de Reconquête n'arrive que troisième dans la 4e circonscription du Var, derrière la sortante Sereine Mauborgne (LaREM) et le représentant du RN Philippe Lottiaux. Son bras droit Guillaume Peltier (ex-LR) est largement battu dans son fief du Loir-et-Cher. Député sortant, il termine seulement cinquième, loin derrière ses concurrents RN et Ensemble, qualifiés au second tour.
Ministre de l'Éducation nationale pendant tout le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, Jean-Michel Blanquer finit lui aussi troisième dans le Loiret, sans moyen de se maintenir dans une triangulaire faute de votants suffisants : il obtient 18,89% des suffrages, derrière Thomas Ménagé (RN) à 31,45% et Bruno Nottin (Nupes) à 19,43%.
Figure du groupe Les Républicains, le député sortant Julien Aubert est lui sèchement battu dans son fief de la 5e circonscription du Vaucluse, où il est élu depuis 2012. Il arrive derrière les deux qualifiés RN et Ensemble et aussi derrière la candidate Nupes, troisième. "C'est une très grosse déception compte-tenu de mon investissement et de mon ancrage depuis dix ans, c'est la dure loi de la politique", a réagi le parlementaire défait au micro de LCP.