"Ce qu'ils font, c'est une forme de pression sur les députés", a dénoncé Sandrine Rousseau (Ecologiste et social) dans Lundi c'est politique, ce 26 mai, à propos de la mobilisation des agriculteurs devant l'Assemblée nationale, au coup d'envoi des débats sur la loi "Duplomb". Elle est également revenue sur l'examen du texte instaurant une aide à mourir, appelant ses collègues à voter en faveur de l'ouverture de ce nouveau droit.
"Du trumpisme", "un lobby qui empêche la démocratie de fonctionner" : c'est ainsi que Sandrine Rousseau (Ecologiste et social) a qualifié les actions organisées ce lundi 26 mai par la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA). Des tracteurs ont notamment stationné devant le Palais-Bourbon, alors que les députés devaient débattre de la loi dite "Duplomb", votée au Sénat, qui accorde aux agriculteurs un certain nombre de dérogations dénoncées comme anti-environnementales par la gauche, et notamment le groupe Ecologiste et social, auquel appartient Sandrine Rousseau.
Ce qui est en train de se passer est grave pour l'écologie, pour notre santé, pour notre eau. Mais c'est grave aussi du point de vue démocratique, parce que ce qu'il se passe là, c'est qu'un lobby organisé, qui a des intérêts financiers directs, empêche la loi d'être discutée. Sandrine Rousseau (Ecologiste et social)
Dénonçant "un 49.3 déguisé", au travers de l'adoption de la motion de rejet préalable du texte, sur lequel son groupe avait déposé 1500 amendements, Sandrine Rousseau a estimé que son adoption dans sa version sénatoriale reviendrait à "[donner] un canot de sauvetage percé aux agriculteurs". Et de fustiger en particulier la mesure consistant à réintroduire, à titre dérogatoire, l'acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes. "Le cancer du pancréas double tous les six ans en France", a aussi fait valoir la députée, rappelant que le taux de survie à cinq ans de cette maladie ne dépassait pas 10%. "Et là on autorise des produits qui sont l'une des causes du cancer du pancréas, mais on est où ?", s'est-elle aussi exclamée. Sandrine Rousseau a indiqué être favorable "à titre personnel", à la motion de censure proposée par La France insoumise en réaction au vote de la motion de rejet préalable qui a privé l'Assemblée nationale d'un débat sur le texte.
Sandrine Rousseau est par ailleurs revenue sur l'examen de la proposition de loi instaurant un droit à l'aide à mourir, qui s'est achevé samedi dernier, qualifiant les débats d'"apaisés" et de "constructifs". Prédisant un vote "serré", elle a appelé "solennellement tous les députés à voter en faveur de ce texte, qui n'est que l'ouverture d'un choix".
La députée a toutefois indiqué qu'elle même ferait preuve d'un esprit de compromis, qualifiant d'"erreur" l'impossibilité d'inscrire une demande d'aide à mourir dans des directives anticipées. "Ce n'est pas le texte que je voulais", a-t-elle aussi déclaré, avant de réitérer sa volonté que le texte puisse être adopté dans les meilleurs délais.
"S'il y a une primaire, je pense que j'y réfléchirai"
Interrogée sur la perspective de l'élection présidentielle de 2027, Sandrine Rousseau a plaidé pour une primaire de la gauche, qui pourrait aller de "Philippe Poutou à François Hollande". "Je la veux la plus ouverte possible", a-t-elle aussi indiqué, appelant de ses voeux l'occasion d'"un débat démocratique", et se prononçant pour "plusieurs candidatures dans chaque parti". Sans disqualifier la candidature éventuelle de Marine Tondelier, actuelle secrétaire nationale du parti Les Ecologistes, Sandrine Rousseau a indiqué qu'elle même y "réfléchirai[t]", mais qu'elle n'hésiterait pas à se ranger derrière le programme issu de la primaire.