recherche : Philippe Baptiste plaide pour "une vraie ambition" afin d'enrayer le "décrochage"

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Philippe Baptiste dans Lundi C'est Politique, le 7 juillet 2025
Philippe Baptiste dans Lundi C'est Politique, le 7 juillet 2025 - LCP
par Soizic BONVARLET, le Lundi 7 juillet 2025 à 22:16

Invité de Lundi C'est Politique ce lundi 7 juillet, le ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a déploré un investissement de l'Etat "dramatiquement bas" en matière de recherche, et appelé à "une vraie ambition" pour soutenir l'innovation et l'industrie.

Un plaidoyer pour la recherche, dans un moment où la France serait "en position de décrochage", tel a été le sens des propos martelés par Philippe Baptiste sur le plateau de Lundi C'est Politique ce 7 juillet. "La France investit 2,2% de son PIB sur les dépenses de recherche. C'est dramatiquement bas", a regretté le ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui a en filigrane appelé François Bayrou à ne pas sacrifier son budget, alors que ce dernier a d'ores-et-déjà évoqué 40 milliards d'économies en prévision du projet de loi de finances pour 2026.

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"Derrière la recherche, il y a l'innovation et il y a l'industrie", a aussi fait valoir le ministre, évoquant "un sujet qui définit l'avenir de notre pays, dans les dix, vingt ans qui viennent" et appelant à "garder une vraie ambition". Une ambition qu'il a également liée à l'accueil des chercheurs et étudiants étrangers, estimant que la France avait "cruellement besoin de talents qui viennent de partout dans le monde", ce pour former "des techniciens, des ingénieurs et des docteurs en science".

N'hésitant pas à assumer ses convictions quitte à se désolidariser de certaines voix gouvernementales, et notamment de celle de Bruno Retailleau, le ministre a par ailleurs réaffirmé la nécessité d'un mix énergétique avec un large apport de renouvelable. Dans une tribune publiée dans le Figaro le 2 juillet, le ministre de l'Intérieur et président des Républicains (LR) s'était prononcé pour une priorité absolue donnée au nucléaire et contre le soutien public à l'éolien et au photovoltaïque, qui selon lui "n'apportent au [bouquet] énergétique français qu'une intermittence coûteuse à gérer".

"La part de l'électricité doit augmenter dans un effort considérable. Peut-on couvrir ça uniquement avec du nucléaire ? La réponse est évidemment non", a fait valoir Philippe Baptiste, estimant que Bruno Retailleau avait "probablement voulu répondre à des sollicitations d'une partie de son électorat".

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"Il faut être totalement intransigeants", a par ailleurs déclaré Philippe Baptiste quant aux faits d'antisémitisme qui s'exercent à l'université, estimant que la "cinquantaine de cas avérés" ne constituaient "malheureusement que le sommet de l'iceberg". Sur la politisation de certains étudiants au travers notamment du soutien à la Palestine et de la lutte contre l'islamophobie, le ministre a réfuté la "notion d'islamogauchisme", estimant que le terme n'était "même pas bien défini". Il a en revanche diagnostiqué une "extrême droite plus forte qu'il y a une dizaine d'années" au sein des universités, phénomène qu'il a en partie analysé comme une réponse à "une extrême gauche qui est aussi devenue très forte". Et le ministre de conclure : "Je constate qu'il y a beaucoup de gens qui ne rêvent que de s'égorger dans les amphis, mon boulot c'est de faire en sorte que ça n'arrive pas".