Budget : François Bayrou "prêt" à revenir sur la suppression de deux jours fériés si une solution alternative est trouvée

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François Bayrou à l'Assemblée nationale
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Mercredi 3 septembre 2025 à 10:17

Le Premier ministre a pris une nouvelle fois la parole, ce mercredi 3 septembre, à quelques jours du vote de confiance qui aura lieu lundi prochain à l'Assemblée nationale. Attendu sur la suppression de deux jours fériés, annoncée le 15 juillet, le Premier ministre s'est dit "prêt" à y renoncer à condition qu'une solution alternative, rapportant également 4 milliards d'euros, soit trouvée.

Les Républicains, emmenés par Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, lui avaient demandé mardi de "renoncer à la mesure" prévoyant la suppression de deux jours fériés. Dans la soirée, le patron de Renaissance, Gabriel Attal, affichait, lui aussi, son "désaccord" avec le Premier ministre sur ce sujet. Invité de BFMTV ce mercredi 3 septembre au matin, François Bayrou n'est pas allé aussi loin. A ce stade, il n'a fait qu'évoquer cette hypothèse en posant une condition : "Je suis prêt dès l'instant que nous aurons trouvé" une solution alternative, sachant que la mesure, annoncée en juillet, rapporterait 4 milliards d'euros aux caisses de l'Etat. 

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Le locataire de Matignon a ainsi renvoyé la balle aux formations politiques, à l'image des cadres de LR qui, la veille, lui ont indiqué avoir "possiblement des réponses qui permettent de faire autrement". Pas question donc de revenir sur la suppression de deux jours fériés sans garantie : "Je ne dirai pas les choses qui paraîtraient ne pas tenir compte de la situation" budgétaire, a répété François Bayrou qui fera face, lundi 8 septembre, à un vote de confiance qui semble perdu d'avance, les oppositions de l'Assemblée nationale ne cessant de dire et de répéter qu'elles voteront contre. 

François Bayrou "assume" les décrets sur l'AME

Autre sujet : les projets de décrets, consultés par l'AFP, selon lesquels le gouvernement s'apprête à revoir les conditions d'accès à l'Aide médicale d'Etat (AME) et à réduire la liste des soins de santé pris en charge par ce dispositif destiné aux personnes étrangères en situation irrégulière. "J'assume les décrets que le gouvernement signe", a déclaré sur BFMTV le Premier ministre, qui y voit "une mesure de bon sens". "Lorsque vous demandez des efforts aux Français, il n'est pas possible que le sentiment que les Français éprouvent, c'est que eux doivent faire des efforts, et que les étrangers (...) n'y soient pas associés", a justifié François Bayrou.

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Ce serait "un scandale démocratique, une folie sanitaire, une trahison républicaine", avait réagi dès mardi soir sur X le président du groupe "Socialistes" à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud.

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Pas d'annonce sur la taxation des très hauts revenus

Pas de quoi apaiser les relations avec le Parti socialiste... A l'occasion d'un déjeuner à l'Elysée mardi, Emmanuel Macron avait pourtant exhorté les chefs de la coalition gouvernementale à "élargir" leur assise, en "travaillant avec les socialistes", comme le rapporte notamment Le Monde. Mais, s'il a indiqué ne pas être fermé à une discussion "sur les dividendes", François Bayrou n'a fait aucune annonce sur BFMTV sur, par exemple, la taxation des hauts revenus, chère à la gauche. "Je suis prêt à discuter avec eux sur tout, y compris sur le travail", a-t-il cependant affirmé, citant les conclusions du conclave sur les retraites, sur la pénibilité et la situation des femmes.

Le Premier ministre a aussi réaffirmé son opposition à la trajectoire budgétaire présentée par les socialistes, qui proposent 21,7 milliards d'euros de réduction du déficit public l'année prochaine, contre les 43,8 milliards demandés par le gouvernement. "Ça n'est pas diviser l'effort, c'est décider qu'on va de nouveau emprunter 20 milliards supplémentaires. (...) Je n'ai pas l'intention de dire que pour trouver des accords d'appareils, il suffirait de surcharger encore le sac à dos de fonte qu'on met sur le dos des Français", a martelé François Bayrou.

La réflexion sur une abstention lundi devrait être à l'ordre du jour [du PS]. François bayrou sur bfmtv

Refusant d'être "défaitiste", il estime encore "possible" que les députés socialistes renoncent à joindre leurs voix à ceux qui veulent le faire tomber lors du vote de confiance. "Olivier Faure pense qu'il peut être nommé" à Matignon, a commenté le Premier ministre, en s'en prenant à la démarche "pas très cohérente" du premier secrétaire du PS. Il la résume ainsi : "Je vais abattre votre gouvernement et après vous me soutiendrez" pour trouver une majorité. "Je ne suis pas sûr que ça marche. (...) C'est une des raisons pour lesquelles la réflexion sur une abstention [des socialistes] lundi devrait être à l'ordre du jour", a conclu François Bayrou.

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