Budget : "M. Lecornu nous fait perdre du temps", affirme Mathilde Panot sur LCP

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Mathilde Panot LCP 24/11/2025
Mathilde Panot sur LCP, le 24 novembre 2025 (© LCP)
par Raphaël Marchal, le Lundi 24 novembre 2025 à 20:55

Invitée de LCP ce lundi 24 novembre, la présidente du groupe LFI de l'Assemblée nationale a réagi aux propos tenus dans la matinée par Sébastien Lecornu. "C'est l'agonie de la macronie. Nous n'attendons qu'une chose, c'est qu'elle se termine", a estimé Mathilde Panot. Elle a annoncé que La France insoumise ne participerait pas aux nouvelles consultations lancées par le Premier ministre.

"M. Lecornu doit partir. Nous n'attendons qu'une chose, c'est censurer sa politique." Invitée de "Lundi c'est politique", ce 24 novembre, Mathilde Panot a réagi aux propos tenus dans la matinée par le Premier ministre, qui avait notamment dénoncé le "cynisme" de La France insoumise et du Rassemblement national. "C'est l'agonie de la macronie. Nous n'attendons qu'une chose, c'est qu'elle se termine. [...] M. Lecornu nous fait perdre du temps, et fait perdre du temps au pays", a jugé la présidente du groupe LFI de l'Assemblée nationale.

Mathilde Panot a d'ores et déjà fait savoir que les représentants de LFI ne participeraient pas aux nouvelles consultations annoncées par le locataire de Matignon dans le cadre de l'automne budgétaire. "Il veut discuter avec nous de mesures de coupes budgétaires, alors qu'ils vont déjà imposer les pires coupes budgétaires de ce pays", a-t-elle justifié.

La députée du Val-de-Marne a également accueilli avec fraîcheur la proposition de Sébastien Lecornu d'organiser des votes thématiques à l'Assemblée nationale, sur les "priorités" que représentent la défense, la sécurité, l'agriculture ou encore l'énergie. De manière générale, elle a déploré l'usage d'articles de la Constitution destinés à "juste brider l'expression souveraine de ce pays".

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La patronne des députés LFI a par ailleurs fait part de ses doutes quant à la possibilité de voir encore émerger une majorité sur le budget, comme l'a espéré Sébastien Lecornu ce matin. "On vient de voir un 404 à 1", a-t-elle rappelé, en référence au rejet à la quasi-unanimité du projet de budget pour 2026 au Palais-Bourbon. "Même le socle gouvernemental n'existe plus", a-t-elle cinglé.

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Mathilde Panot a par ailleurs critiqué la stratégie du Parti socialiste au cours des débats budgétaires. "Le PS ne cesse de crier aux grandes victoires sur un budget [...] qui est toujours moins disant par rapport au budget de l'année dernière", a-t-elle estimé. Avant de s'en prendre à la "suspension" revendiquée de la réforme des retraites, votée en première lecture à l'Assemblée. "Ceux qui ont voté pour ce fameux décalage dans le temps ont donné une légitimité à la retraite à 64 ans, qui n'en avait jamais eu. [...] "La réforme des retraites ne s'amende pas, elle ne se suspend pas, elle s'abroge."

La loi spéciale ne "réglera rien"

Alors que le gouvernement a mis sur la table l'option de la loi spéciale en cas d'impasse dans le processus budgétaire, Mathilde Panot a estimé que cette procédure destinée à assurer le fonctionnement de l'Etat ne "règlera rien", sans d'autres évolutions en parallèle. "On va se retrouver en janvier ou en février, à rediscuter d'un budget, dans la même situation, et du coup, à aller de nouveau probablement vers l'échec", a développé la députée.

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"Comme nous sommes dans une telle impasse, alors il faut revenir devant le peuple de France, qui doit trancher entre les grandes options du pays", a-t-elle poursuivi, jugeant que l'adoption d'une loi spéciale permettrait de "prendre le temps d'organiser une élection présidentielle", en cas du départ d'Emmanuel Macron souhaité par les "Insoumis".

Niche LFI : des textes "très importants"

Mathilde Panot a également été interrogée sur la journée de niche parlementaire du groupe LFI, qui se tiendra ce jeudi dans l'hémicycle. En commission, cinq des sept textes qui seront à l'ordre du jour ont été adoptés, dont la proposition de loi visant à nationaliser ArcelorMittal. Mais elle a estimé que le Rassemblement national compte "empêcher d'aller au vote" sur cette dernière, en ayant déposé près de 200 amendements.

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Parmi les autres textes défendus par LFI, figure l'abrogation de la réforme des retraites à 64 ans. Pour le moment, le texte est toutefois placé en dernière position, Mathilde Panot ayant rappelé que les débats sur ce thème avaient occupé l'intégralité de la journée de niche parlementaire LFI, il y a un an, sans que les députés ne parviennent à le faire aboutir. Le risque qu'un tel scénario se répète pourrait enjoindre les députés LFI à le maintenir à cette place symbolique. L'ordre du jour de la séance de ce jeudi est encore toutefois modifiable.

Par ailleurs, deux propositions de résolution - sans portée juridiquement contraignante - doivent également être débattues ce jeudi. L'une pour rappeler l'opposition des députés au traité de libre accord UE-Mercosur, et ce alors qu'Emmanuel Macron est "en train de céder et de capituler devant la Commission européenne", selon Mathilde Panot. La seconde portant sur Gaza. "Quand on dit que le droit international est en train d'être enterré à Gaza, cela veut dire que pour la suite, n'importe quel pouvoir pourra faire n'importe quoi avec l'approbation des démocraties du monde entier. C'est cela qui est en jeu", a plaidé la députée LFI.