Invité de BFMTV ce mardi 27 mai, François Bayrou a confié avoir des "interrogations" sur la proposition de loi visant à instaurer un "droit à l'aide à mourir", dont le vote en première lecture aura lieu cet après-midi à l'Assemblée nationale. S'il était député, et donc amené à voter sur le texte aujourd'hui, le Premier ministre a indiqué qu'il "s'abstiendrait". La proposition de loi sur les soins palliatifs sera également soumise au vote des députés aujourd'hui.
Les votes auront lieu, ce mardi 27 mai après-midi. Après deux semaines de débats à l'Assemblée nationale, les députés se prononceront, à la suite des questions au gouvernement, sur la proposition de loi visant à instaurer un "droit à l'aide à mourir" et sur la proposition de loi visant à "garantir l’égal accès de tous à l'accompagnement et aux soins palliatifs".
Ce mardi 27 mai sur BFMTV, François Bayrou - qui avait décidé de la scission du projet de loi initial en deux textes - a dit le fond de sa pensée sur ces propositions de loi qui touchent aux convictions et à l'intime, en particulier celle qui porte sur "l'aide à mourir". Le texte sur les soins palliatifs ? Le Premier ministre espère qu'il sera voté "à l'unanimité, ou avec la plus large majorité possible", car il répond à "un devoir à l'égard des malades".
A propos du second texte qui vise à ouvrir un "droit à l'aide à mourir", sur lequel les débats dans l'hémicycle ont été plus clivés, François Bayrou a confié ses "interrogations". Le Premier ministre en a notamment pointé deux. "Est-ce que toutes les précautions sont prises pour que ce type de pratiques ne deviennent pas très larges ?", a-t-il interrogé, citant les cas du Canada et des Pays-Bas, où le nombre de personnes ayant recours à l'aide à mourir est supérieur aux prévisions initiales. "Je pense qu'il y a une question", a complété François Bayrou.
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Il a aussi indiqué considérer que "le délit d'entrave" présent dans le texte était un "mot ambigu". "Ce n'est pas une entrave que d'essayer de persuader quelqu'un de vivre", a considéré le Premier ministre. Que ferait-il en ce jour de vote sur le "droit à l'aide à mourir" s'il était député ? "Je pense que ce soir, je m'abstiendrais".
Pour autant, François Bayrou a rappelé que cette proposition de loi "commence son parcours parlementaire" et qu'elle sera ensuite examinée par le Sénat, avant de revenir à l'Assemblée nationale en deuxième lecture. "J'ai confiance dans la démarche parlementaire pour que toutes les interrogations soient levées", a assuré le Premier ministre, tout en ajoutant : "Ce que je veux, c'est qu'il n'y ait pas de détournement de la loi pour faire de ce qui devrait être un acte ultime, un acte normal et banal."